
RFA
I)Le régime politique
État et institutions
L'article 23 de la Loi fondamentale de 1949 prévoit une procédure permettant
à de nouveaux Länder d'entrer dans la RFA. La Chambre du peuple, détentrice du
pouvoir législatif en RDA, a ainsi demandé dans le courant de l'année 1990 à
bénéficier de cette possibilité. La RDA a donc disparu en tant qu'État
souverain, et la RFA a absorbé son territoire.
La Constitution
Le nouvel État ainsi créé porte le nom de République fédérale d'Allemagne; il
dispose d'un drapeau, d'un hymne national (le Chant des Allemands) et
d'un texte constitutionnel qui reprend les grands traits de la Loi fondamentale.
Les seules modifications importantes concernent l'article 23, qui disparaît:
aucune adjonction de territoire n'est plus envisagée.
La nouvelle RFA est un État fédéral fondé sur la démocratie parlementaire;
les premiers articles de la Constitution définissent un certain nombre de droits
fondamentaux tels que la liberté personnelle, la liberté de confession, de
pensée, le droit à la propriété. Nul ne peut en être privé pour des raisons
raciales, politiques ou religieuses. La fédération comprend quinze Länder
d'importance territoriale très variable, mais qui bénéficient tous d'une grande
autonomie. Le Bund (les institutions fédérales) détient l'exclusivité du pouvoir
législatif dans des domaines tels que les Affaires étrangères, la Défense, la
Monnaie, les Douanes, les Postes et Télécommunications. Tout ce qui ne lui est
pas réservé est du ressort des Länder: ainsi n'y a-t-il pas de ministère fédéral
de l'Éducation ou des Cultes.
Le pouvoir législatif
Au plan fédéral, deux assemblées se partagent le pouvoir législatif: le
Bundesrat et le Bundestag. Les députés du Bundesrat sont des membres du
gouvernement de chaque Land. Ils veillent à ce que les lois fédérales ne soient
pas contraires à l'intérêt des différents Länder. Le Bundestag est la Chambre
des représentants du peuple et l'organe législatif suprême. Il dispose de la
compétence législative pour tous les domaines relevant du Bund.
Le pouvoir exécutif
Le chancelier est le chef de l'exécutif. Il est proposé par le président de
la République au Bundestag qui, sans débat, entérine ou non son choix. Le
chancelier et les ministres qu'il soumet à la nomination du président
constituent ensemble le gouvernement fédéral. Le chancelier définit les
orientations de la politique qu'il entend mettre en ouvre et dirige
les travaux du gouvernement fédéral. N'étant
responsables que de leur département devant le chancelier, les ministres peuvent
quitter le gouvernement sans entraîner de crise ministérielle. Leur action est
considérable: sur dix lois votées par le Bundestag, neuf environ sont d'origine
gouvernementale. Le chancelier est responsable devant le Bundestag, mais il ne
peut être obligé de démissionner au cours d'une législature qu'à la suite d'un
«vote de défiance constructif» des députés, ce qui implique la désignation
préalable de son successeur. Les pouvoirs considérables du chancelier sont
encore accrus dans la pratique par l'existence d'un véritable «domaine réservé»,
au premier rang duquel se trouvent la politique étrangère et, à un moindre
degré, la politique économique et sociale.
Le président fédéral est élu pour cinq ans au scrutin secret par l'Assemblée
fédérale, formée de l'ensemble des députés du Bundestag et d'un nombre égal de
membres des Parlements des Länder. Son rôle est essentiellement moral et
représentatif. Il lui appartient de désigner le chancelier et de le nommer après
l'investiture du Bundestag, de promulguer les lois (ou de refuser de le faire),
de nommer les magistrats du Tribunal constitutionnel fédéral, qu'il a pouvoir de
démettre, ainsi que les officiers des forces armées. Sur proposition du
chancelier, il peut dissoudre le Bundestag. Enfin, il exerce le droit de grâce.
II) L'économie sociale de marché :
Dans la foulée des démantèlements de Conglomérats de l'immédiat après-guerre , la RFA adopte le principe lancé par Erhard : l'économie
sociale de marché (die soziale Marktwirtschaft).
- Comme son nom
l'indique, il s'agit d'un système économique dont le fondement est le marché,
c'est-à-dire le mécanisme de l'offre (das Angebot) et de la demande
(die Nachfrage) et le libre jeu des échanges des biens et des
marchandises (der Freihandel).
- Mais, l'Etat entend jouer un
rôle de régulateur (contrôle des situations de monopole, libre concurrence,
etc.) dans l'intérêt de la population.
Si la formule est originale elle n'est donc pas sans rappeler l'économie
"mixte" à la française, basée elle aussi sur un capitalisme que régulent les
interventions de l'Etat.
Depuis le début des années 1980, la montée de
l'idéologie libérale (arrivées au pouvoir de Reagan aux USA, Thatcher en
Grande-Bretagne et Kohl en RFA) a quelque peu écorné le modèle allemand et les
privatisations de secteurs publics concurrentiels (Lufthansa, Deutsche Telekom,
etc.) ont réduit le pouvoir d'intervention et de régulation de l'Etat.
III) La Cogestion :
En RFA, l'organisation du travail et des rapports entre les partenaires
sociaux sont inscrits dans le principe du droit à la cogestion des entreprises
(das Mitbestimmungsrecht) entre employeurs
et employés.
Chaque entreprise de plus de
cinq salariés est donc gérée par un comité directeur (der
Vorstand) de trois membres et un conseil de surveillance (der
Aufsichtsrat) de onze membres désignés comme suit :
- quatre
représentants patronaux + un représentant extérieur à l'entreprise ;
-
quatre représentants syndicaux + un représentant extérieur à l'entreprise ;
- un membre indépendant élu avec l'accord des dix autres.
La gestion paritaire des conditions économiques du travail fait l'objet de
conventions collectives (die Tarifverhandlungen) qui sont signées
chaque année entre les partenaires sociaux. Face à la Fédération des Patrons
Allemands (le B.D.A., Bund Deutscher Arbeitgeber), la Confédération des
Syndicats Allemands (le D.G.B., Deutscher Gewerkschaftsbund), forte de
ses 6 à 8 millions d'adhérents, est un interlocuteur de poids, lors des
négociations salariales notament.
L'équilibre des forces, imposé par la cogestion, est donc pour beaucoup dans
le fameux "consensus social" à l'allemande.
IV)La Republique fédérale:
C' est un régime dominé par l'exécutif favorisé par certaines règles (maîtrise par le gouvernement
de l’ordre du jour de l’assemblée, limitation de la durée des sessions parlementaires).
De plus le pouvoir est fédéral, c'est à dire que les régions ou "Länder" possèdent un pouvoir
important contrairement aux régimes centraux ou les pouvoir sont réunis dans la capitale.